Mon livre...
Je ne vous offre plus pour toutes mélodies
Que des cris de révolte et des rimes hardies.
Oui ! Mais en m’écoutant si vous alliez pâlir ?
Si, surpris des éclats de ma verve imprudente,
Vous maudissez la voix énergique et stridente
Qui vous aura fait tressaillir ?
Pourtant, quand je m’élève à des notes pareilles,
Je ne prétends blesser les cœurs ni les oreilles.
Même les plus craintifs n’ont point à s’alarmer ;
L’accent désespéré sans doute ici domine,
Mais je n’ai pas tiré ces sons de ma poitrine
Pour le plaisir de blasphémer.
Comment ? la Liberté déchaîne ses colères ;
Partout, contre l’effort des erreurs séculaires ;
La Vérité combat pour s’ouvrir un chemin ;
Et je ne prendrais pas parti de ce grand drame ?
Quoi ! ce cœur qui bat là, pour être un cœur de femme,
En est-il moins un cœur humain ?
Est-ce ma faute à moi si dans ces jours de fièvre
D’ardentes questions se pressent sur ma lèvre ?
Si votre Dieu surtout m’inspire des soupçons ?
Si la Nature aussi prend des teintes funèbres,
Et si j’ai de mon temps, le long de mes vertèbres,
Senti courir tous les frissons ?
Voici la suite des marque pages pour Curie.
un style qui ne fait pas penser à la maladie un peu de rêves et de douceur.
Au départi l y a une page c'est plutôt moche je vous l'accorde!!!
Fond aquarelle.
Jouet depuis longtemps des vents et de la houle,
Mon bâtiment fait eau de toutes parts ; il coule.
La foudre seule encore à ses signaux répond.
Le voyant en péril et loin de toute escale,
Au lieu de m’enfermer tremblante à fond de cale,
J’ai voulu monter sur le pont.
Ensuite mise en couleur Crayons de couleur Carandache et découpage.
Avec amour et un échantillon de douceur.
À l’écart, mais debout, là, dans leur lit immense
J’ai contemplé le jeu des vagues en démence.
Puis, prévoyant bientôt le naufrage et la mort,
Au risque d’encourir l’anathème ou le blâme,
À deux mains j’ai saisi ce livre de mon âme,
Et j’ai lancé par-dessus bord.
Des tags et des grands formats pour les gros livres.
Douze marque pages partiront.
C’est mon trésor unique, amassé page à page.
À le laisser au fond d’une mer sans rivage
Disparaître avec moi je n’ai pu consentir.
En dépit du courant qui l’emporte ou l’entrave,
Qu’il se soutienne donc et surnage en épave
Sur ces flots qui vont m’engloutir !
Paris, 7 janvier 1874
Louise Ackermann.
Harmoniser papiers, dentelles
colorisation à l'aquarelle pour cette série
le résultat est totalement différent.
Adorable petite fille aux livres avec ses bottes et son noeud dans les cheveux.
La mésange sur sa branche.
Une carte papillon pour accompagner l'ensemble.
Embossage du craft un peu de doré pour les ailes du papillon.
Celle ci reste chez moi.
J'ai colorisé d'autres pages qui attendront
le bon papier et le gré des mes envies.
Merci à vous qui passez me voir.
Geneviève.