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Gribouille à Petits Points
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19 juin 2025

Soir sur la plaine...

Vers l’occident, là-bas, le ciel est tout en or ;
Le long des prés déserts où le sentier dévale
La pénétrante odeur des foins coupés s’exhale,
Et c’est l’heure émouvante où la terre s’endort.

J'espère que vous allez bien avec cette chaleur.

Ici je continue de picorer d'un ouvrage à l'autre.

Un hommage à mon grand oncle.

Des essais de matières et de la laine Plassard prune.

 

Las d’avoir, tout un jour, penché mon front qui brûle,
Comme on pose un fardeau, j’ai quitté la maison.
J’ai soif de grande ligne et de vaste horizon,
Et devant moi s’étend la plaine au crépuscule.

Une solennité douce flotte dans l’air,
Ma poitrine se gonfle au vent rude qui passe ;
Et mon coeur, on dirait, grandit avec l’espace,
Car la plaine infinie est pareille à la mer.

Quelques aiguillées du texte,

des boutons dont une grenade bouton de Poilus,

 des restes de tissus, une médaille le tout sur le vieux drap chiné.

La faux des moissonneurs a passé sur les terres,
Et le repos succède aux travaux des longs jours ;
Parfois une charrue, oubliée aux labours,
Sort, comme un bras levé, des sillons solitaires.

L’angélus au loin sonne, et, simple en son devoir,
La glèbe écoute au ciel tinter la cloche pure,
Et comme une humble vieille en sa robe de bure
Semble dire tout bas sa prière du soir.

La nuit à l’orient verse sa cendre fine ;
Seule au couchant s’attarde une barre de feu ;
Et dans l’obscurité qui s’accroît peu à peu
La blancheur de la route à peine se devine.

Il ne reste de lui que quelques photos,

dont une de l'endroit où là bas à Salonique, 

son nom sur un monument aux morts

mort pour la France un 13 novembre.

Cette page rejoindra le livret de famille. 

Puis tout sombre et s’enfonce en la grande unité.
Le ciel enténébré rejoint la plaine immense…
Écoute ! … un grand soupir traverse le silence…
Et voici que le coeur du jour s’est arrêté !

Et mon âme a frémi de se sentir trop seule,
Et tout à coup s’allège à retrouver là-bas,
Énorme et toute rose en son halo lilas,
La lune qui se lève au-dessus d’une meule.

Albert Samain.

Merci à vous qui passez me voir.

Geneviève.

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Commentaires
F
Très bel hommage à ton grand oncle et à tous ces hommes morts pour la France.<br /> Une page d’histoire que tu sais mettre en valeur pour ta famille.<br /> Douce journée
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O
Ce poème est magnifique ! On a toutes un grand père mort ou comme le mien blessé à la guerre 14 . Il a été blessé au Bois d'Ailly vers VERDUN en 1916 . J'ai donc pu le connaitre , mais hélas , comme tous ces poilus , il n'a jamais voulu raconter ce qu'il avait vécu Une belle manière de lui rendre hommage
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M
Quelle jolie page, un bel hommage à cet aïeul, il était loin de chez lui, mon arrière GP Silvain, est mort à Verdun au Chemin Des Dames, à 40 ans..<br /> bises, belle fin de journée ! .
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L
jolie réalisation, beau poème. bonne journée
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